Alice Hura – Charles Bugan
Au nord de la Slovaquie, dans le magnifique paysage naturel de l’île de Slanica – île d’art au milieu du barrage d’Orava, se trouve l’exposition permanente de l’art populaire d’une sélection des collections de la Galerie d’Orava dans la ville de Dolný Kubín.
L’île de Slanica – Slanický ostrov est le seul vestige parmi les cinq villages (Hámre, Lavkovo, Osada, Ústie, Slanica) qui ont disparu à jamais sous l’eau du barrage en 1953. Cependant, cette île ne disparaît pas et elle se montre avec une église baroque et le Calvaire qui fut, autrefois, construits de 1766 à 1769 sur une hauteur (609 m d’altitude) qui forment la caractéristique dominante de l’ancien village de Slanica, lequel était le lieu natal du premier codificateur de la langue slovaque, le linguiste et prêtre catholique Anton Bernolák (1762 – 1813).
Il y a quelques années, l’idée d’y proposer une exposition permanente de la Galerie d’Orava fut émise. C’est ainsi qu’a été créé le musée durant la période de 1971 à 1973.
Ouvert tous les jours pendant la saison du 15 mai au 15 Septembre, par bateau en embarquement (quai n°2) à Slanická Osada près de Námestovo.
A l’intérieur de l’église baroque-classique, aujourd’hui désacralisée, on peut découvrir une exposition de sculptures et de peintures traditionnels folkloriques slovaques, et à l’extérieur, est créé un lapidaire du Calvaire où se trouvent exposées les créations des tailleurs de pierre d’Orava du 18e au 19e siècle. L’ancienne chapelle funéraire abrite une exposition destinée aux communes inondées et qui sont disparues sous les eaux du barrage d’Orava.
Les expositions ne sont accessibles qu’en saison, du 15 mai au 15 septembre et par bateau. Son originalité fait que l’île est classée parmi les sites culturels les plus visités de l’Orava.
L’originalité de l’exposition de l’île d’Art de Slanica
Cette exposition de l’art populaire traditionnel slovaque nous renseigne sur la création des peintres, des sculpteurs et des tailleurs de pierre qui n’avaient aucune formation professionnelle. Seulement par l’observation du mode de la vie de tous les jours, ils ont laissé pour la Slovaquie, les fruits de leurs talents naturels et de leurs capacités artistiques.
L’art populaire en Slovaquie a connu pour son plus grand essor dans les 18e et 19e siècles, et donc la plupart des œuvres exposées proviennent de cette période. Les sculptures et les peintures avaient presque exclusivement une thématique sacrée. Le point de vue des auteurs était guidé par les idéaux moraux et esthétiques du christianisme et les grandes fêtes du calendrier liturgique.
Ces travaux ont suivi le schéma iconographique du gothique, de la Renaissance et de l’art baroque, que les artistes traditionnels populaires ont souvent adaptés par l’observation des Maîtres et la réalité de leurs propres vies.
Les sculptures en bois polychromé, les peintures sur verre et les sculptures de pierre (ces dernières sont exposées à l’extérieur), font apparaître à côté de la figure du Christ, des représentations de la Sainte Trinité et de la Vierge Marie (Vierge Marie des Sept-Douleurs, Vierge à l’Enfant, Madone de Latran, Piéta). On voit aussi des saints vénérés dans la région comme saint Jean-Népomucène, saint Florian, saint Vendelin, sainte Rosalie, sainte Catherine, saint Michel Archange, saint Georges, saint André, saint Martin, sainte Anne, sainte Barbara, sainte Véronique, sainte Marguerite et aussi la composition de la Crèche du Bethléem et l’Adoration des Berges, le Calvaire et la Crucifixion, et saint Jean Baptiste.
Leur culte avait pour objectif la protection de leur santé, la protection de leur maison contre les catastrophes naturelles, les incendies et devait assurer une récolte abondante et la fertilité.
Un large éventail de sujets de l’exposition se rapporte à la Vierge Marie qui jouissait d’une grande popularité. Marie, en tant que gardienne d’amour et d’intercession pour les croyants est devenue l’objet de réalisations artistiques sous de nombreuses formes, mais surtout dans un rôle, joyeux, de la mère : la Madone et l’enfant, ou sa contrepartie douloureuse : la Piéta, la Mère, tenant dans ses bras son fils mort.
La toujours vivante tradition de la dévotion mariale acquise dans un environnement folklorique à dimension humaine montre que les œuvres d’art individuelles ont livré une extraordinaire puissance expressive et une profonde conviction. Les pièces façonnées, malgré les imperfections, se distinguent par leur beauté intérieure, issue de la sincérité des convictions religieuses de leurs créateurs.
Sitologie
http://www.muzeum.sk/?obj=galeria&ix=soun
http://www.oravskagaleria.sk/slanicky_ostrov_umenia.html
PS : Vérifier les dates et heures d’ouverture svp