L’architecture populaire en bois de Slovaquie

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

En Europe, la Slovaquie fait partie des pays ayant une très grande couverture forestière. Plus de 40% de son territoire est occupé par les forêts et elle possédait auparavant une zone encore plus étendue. Il est donc normal de retrouver de nombreux bâtiments en bois. Nous réserverons d’ailleurs des articles aux églises en bois de Slovaquie. Parmi ces églises, huit de la zone des Carpates sont désormais inscrites sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis le 10 juillet 2008.

Les forêts de bois tendres d’Europe de l’Est font partie de la zone de végétation comprenant la forêt de résineux boréale qui traverse l’hémisphère nord mais diverses forêts de feuillus poussent aussi à des altitudes plus basses.

Cette richesse en bois différents est la cause de la vieille tradition de l’architecture en bois de ces régions. La construction en rondins s’étend de la Scandinavie vers l’ouest, va jusqu’à la Baltique au nord, jusqu’en Asie vers l’est et jusque la mer noire et l’ex-Yougoslavie au sud.

En Slovaquie, le bois a toujours été un matériau prédominant dans la construction, plus particulièrement à la campagne et, surtout, dans les montagnes et ce jusqu’au 19ème siècle quand va apparaître la brique crue d’abord puis la brique cuite et que va se populariser l’usage de la pierre, surtout dans les villes minières du sud de la Slovaquie centrale et de l’argile, dans les plaines du sud.

Les maisons, les fermes, les moulins et les églises étaient essentiellement construits en bois. Ces techniques traditionnelles de construction ont été abandonnées depuis. De nombreux édifices et bâtiments ont été détruits, ou ont brûlés lors d’incendie, et d’autres, abandonnés, se sont effondrés.

Technique de construction abandonnée ? Aujourd’hui, on peut remarquer que certains remettent au goût du jour ce noble matériau dans les montagnes slovaques.

Il faut aussi noter que le bois est le matériau qui accompagne l’homme tout au long de sa vie, littéralement du berceau à la tombe. Il peut donc paraître inévitable que le bois soit aussi un matériau utilisé couramment comme matériau de construction.

Mais revenons aux constructions en bois en Slovaquie pour s’apercevoir que les espèces d’arbres utilisées pour la construction, les plus communs y compris, sont les hêtres à feuilles caduques et les conifères, épicéa, mélèze.

On retrouve les maisons en bois de conception rustique plus particulièrement au nord de la Slovaquie. Là, sont construits en bois, des églises, les chapelles, des clochers, des bergeries, des greniers à céréales, des bâtiments agricoles, des moulins, des puits, des ponts… Dans ces différentes constructions, le bois prouve, par ses qualités, qu‘il apporte la meilleure solution aux divers problèmes présents dans la réalisation de ces édifices.

C’est lors de la visite des skanzens – musées de plein air, que l’on pourra le mieux appréhender l’architecture populaire. Cependant deux villages sont incontournables. Le premier est le village de Vlkolinec connu pour son ensemble d’habitations en bois, inscrit depuis 1993 sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le deuxième est le village de Čičmany où les maisons en bois sont ornées de motifs géométriques peints en blanc.

Les techniques de construction en bois en Europe centrale et de l’Est

Nous trouvons, comme techniques de base de l’architecture en bois – en russe srub – en slovaque zrub. La technique de base de l’architecture en bois appelé en slovaque – zrubenie – les constructions en rondins empilés, dont la difficulté majeur est l’assemblage des extrémités des rondins aux angles du bâtiment.

Dans le nord de la Russie, les rondins demeuraient sans traitement, à part l’écorçage. Plus au sud, en Slovaquie, en Roumanie ou en Ukraine, le bois était travaillé en madriers de section carrée. Pour ce travail, on utilisait uniquement la hache et l’herminette, on créait sur chaque pièce des entailles et on les empilait pour construire des murs.

Les madriers étaient découpés pour créer des percements et on y insérait les encadrements de porte ou les ébrasements de fenêtre.

La difficulté de réaliser des angles solides à conduit à la réalisation d’assemblages complexes. Un système d’assemblage à tenons et mortaises s’est répandu au 18e siècle, pour sa bonne stabilité, de Croatie en Ukraine.

La construction de la cabane ne possède pas de squelette, de colonnes verticales, comme les constructions en béton. Pour le bois, des troncs d’arbres entiers sont utilisés et les seuils qui constituent le périmètre de la maison sont aussi la base de la maison en rondins et dans les angles, les rondins de bois se croisent et s’encastrent pour former l’arête de la construction, les deux parois étant reliées à leurs extrémités par un assemblage ressemblant à un système de mortaises. La stabilité des bâtiments pendant l’assemblage dépend de la qualité des différents faisceaux.

Les maisons en bois classiques

On retrouve essentiellement deux types de maisons classiques. La première est la maison à deux niveaux. La deuxième, la plus courante, la maison à un niveau, ce que nous appelons aujourd’hui la maison de plain pied. Il est bien entendu que, pour tous les types de maison, lorsqu’elle est édifiée en montagne, ce type de construction était adapté à l’inclinaison du terrain.

Si dans les villes on trouve la porte d’entrée sur la façade principale côté rue, mais aussi parfois dans des cours, on peut remarquer que, généralement, pour les maisons de village, c’est un pignon qui donne sur la rue et l’entrée de la maison se fait latéralement par la cour où se trouvent également les dépendances.

La maison à deux niveaux

La maison de type classique était constituée de deux niveaux, avec souvent, un escalier extérieur. Au niveau supérieur on y trouvait le logement, souvent situé au-dessus des granges ou des étables. Cela permettait de gérer le travail de la ferme même en cas de neige ou de mauvaises conditions météorologiques et de profiter de la chaleur venant des étables ou des bergeries.

Ces plus grands bâtiments, avec étage, possédaient de petites chambres à l’étage disposées sous les versants de la toiture, un grenier et une cave

Dans certaine région, le plus souvent en montagne, le soubassement de la maison était réalisé en pierre afin de protéger le bois de l’humidité et de récupérer la pente du terrain.

Le bois des madriers était soit laissé « brut » soit enduit d’un plafonnage composé d’argile et peint ensuite avec de la chaux blanche ou teintée d’ocre ou de bleu.

Le chaulage à pour but essentiel de protéger le bois contre les insectes, les microbes et les bactéries. Quant à l’utilisation de peinture, les tons utilisés, ocre, bleu… outre l’aspect esthétique, elle avait aussi pour objectif de chasser les insectes, rampants comme volants (1).

Composition de la maison

Les éléments clés de la maison de plain pied étaient : la cuisine, le cellier, la pièce de séjour comprenant le lit.

Plan d’une maison traditionnelle de plain pied comportant : 1 l’entrée centrale avec perron ; 2 le cellier ou débarras ; 3 antichambre ; 4 l’izba, la chambre principale (pièce de séjour) et 4a le four maçonné.

A l’intérieur d’une maison en bois slovaque

En Slovaquie, la disposition de la maison avait un caractère d’utilité et de simplicité. Voyons cela un peu plus en détail.

La simplicité tout d’abord. Pour y vivre, les habitants avaient un logement comprenant une pièce, qui servait de cuisine dans le vestibule de l’entrée (antichambre) – 1 – ; une chambre et pièce de séjour – izba en slovaque – 4 – où se trouvait un four maçonné – 4a-.
Dans la cuisine – 3 -, on trouvait le poêle et la cheminée ou plus tard, le poêle et des meubles de bureau, bureau, lit, coffre à vêtement. Les pièces d’entreposage des aliments étaient situées à proximité – 2 -.

Comme éclairage, on a d’abord utilisé les lanternes et les bougies, plus tard les lampes à pétrole – kahance et ensuite l’électricité.

L’espace de vie principal était bien entendu centré dans la maison et devait faciliter la vie et le travail de ses habitants, comme la préparation des repas, le repos, l’accueil des visiteurs, les cérémonies…

La pièce principale (2), l’izba, était pourvue d’un lit, d’une table, de bancs, de chaises, d’étagères, d’armoire d’angle, d’objets décoratifs comme des articles en bois décorés de sculptures ou de peinture sur bois ainsi que les petits ustensiles de cuisine en bois comme le casier support pour les cuillères à soupe – lyžičník ; les récipients à épices; les planchettes à découper – lopár, le fouet mélangeur – habarka que l’on fait tourner en se frottant les mains, pilon, plat…

Lorsqu’il y avait un bébé, le berceau était à proximité du lit des parents, soit accroché au plafond, soit posé au sol.

On retrouve un endroit particulier dans l’izba, le coin sacré – svätý kút en slovaque. C’est le coin d’apparat ou d’honneur. Il se trouve à l’opposé du coin où se trouve le poêle, souvent c’est à cet endroit, près de la fenêtre, au sud, que l’on place la table et l’étagère des icônes où des peintures saintes, selon le rite, sur verre, sur toile, sur papier ou d’autres objets « sacrés » pour les habitants du lieu comme la toile brodée, la gerbe de la dernière moisson…

Dans la cuisine, on retrouvait bien entendu les différents ustensiles de cuisine comme des plats en terre cuite. On y trouvait les pots à lait en argile avec une anse – mliečnik, les divers pots à eau, cruche, pichet, bassine, casserole, conçus pour la cuisine, le stockage de lait et de levure. De même que les pots de grès ou en faïence, les pots à ventre avec poignées ou les pots à col étroit. On y trouvait aussi l’évier moulé pour stocker l’eau potable dans le froid pour le travail du terrain, des bols en faïence, en grès, ou encore des pots en étain, en cuivre, en porcelaine ou d’autres contenants métalliques à corps bulbeux, utilisés pour le stockage à court terme de boissons, de liquides et d’autres récipients dont le ballon était plus étroit (pour emporter lors de déplacement, de voyage) et des bouteilles en verre pour l’alcool. S’y trouvait encore la truhlica – le coffre ou la boîte en bois, le súdok – un tonnelet en bois ou en grès pour la choucroute.

La finition intérieure comportait des tableaux, des peintures sur verre à motif religieux, Madone, saints patrons… mais aussi des motifs à caractère populaire comme les motifs de Jánošík en rappel à la légende de Janošik, des chiffres en forme de fleurs…

Sur les étagères, on plaçait des poteries peintes, mais on déposait aussi la literie – les oreillers et la couverture avec des motifs tissés ou en tissus coloré ou imprimés bleu-indigo.

Et, bien entendu, une partie de la décoration des logements était composée de sculptures populaires en bois : jouets, personnages civils ou de personnages saints de Bethléem comme Madone, Pietà, saints bienfaiteurs…

A l’intérieur encore, les troncs étaient soit laissé « brut » soit, pour récupérer les « bosses », enduit d’un plafonnage composé d’argile et peint ensuite avec de la chaux blanche ou tout simplement enduit de chaux. La chaux était utilisée pour son effet antiseptique et aussi parce qu’elle laissait « respirer » la cloison et empêchait la condensation de la vapeur d’eau.
Mais, auparavant, afin de rendre étanche aux vents les interstices entre les troncs, ces espaces étaient complétés soit de mousse végétale, soit d’une latte coupée en triangle ou soit encore, le procédé le plus courant, d’une corde de chanvre tressée chassée dans l’interstice du joint.

Le sol

Le sol de la partie habitée consistait le plus souvent en un plancher en bois sur lequel un (ou plusieurs) tapis était posé.

Mais le sol était parfois en terre battue, lissée. Parfois, un tapis posé à même la terre améliorait le confort de cet intérieur d’habitation.

Les parties « non-habitables » de la maison comme le cellier, le débarras, l’atelier… étaient, la plupart du temps, en terre battue.

Le toit

Le plus ancien type de matériau de couverture fut l’écorce d’arbre, qui une fois déposée sur le toit de la maison, était complétée par des roches plates ou, parfois, par de la mousse végétale voire du gazon séché.
Plus tard, les hommes ont utilisé un revêtement plus durable et notamment les bardeaux de bois – šindeľ en slovaque, qui sont devenu une des caractéristiques de l’architecture en bois.

Dans certaines régions, on utilisait la paille, comme pour les maisons des Habáni – Anabaptistes à Velké Leváre ou encore des roseaux, en particulier dans le sud de la Slovaquie, dans la plaine du Danube.

L’eau pluviale qui ruisselle sur les versants n’est pas toujours canalisée par une gouttière au pied du versant de la toiture. Ce pied de versants débordent largement des murs, de cette façon l’eau est rejetée à distance des murs (c’est le principe de la gargouille dans la construction des cathédrales). C’est aussi pour cette raison que le soubassement de la maison est réalisé en pierre.

L’autre partie de la maison comportaient les bâtiments agricoles, la grange, le grenier à blé et/ou à pommes de terre, la fosse à grains de blé…

Dans le village de Martinček, près de la ville de Ružomberok, on peut voir sur la colline, en-dessous de l’église gothique Saint-Martin (3), 35 petites constructions étranges. En fait, ce sont de petits toits en bois, appelés dáška (des dášky) mot dérivé de l‘allemand dach – petit toit qui couvrent une fosse de 5 mètres de profondeur environ et qui servent, pour les habitants, au stockage de pommes de terre ou de légumes.

PS : vous pouvez découvrir ces constructions de maisons dans le village classé au Patrimoine de l’UNESCO de Vlkolinec mais aussi dans le village de Podbiel… auprès des remarquables églises en bois de Sväty Križ, Kežmarok, Hervartov, Ladomirová… et, bien entendu, dans les Musées de plein air – Skanzen où là vous pouvez aussi pénétrer à l’intérieur de certains bâtiments.

Notes

1 Certains bleus comme le « bleu de Prusse » ou le « Pastel des teinturiers » sont connus pour leur qualité d’action répulsive contre les insectes.

2 L’izba, la chambre « traditionnelle » prise dans le contexte de l’habitation est la pièce de vie,  c’est pour nous, notre « living room, notre pièce de séjour ».

3 Cette église dédiée à saint Martin comporte de très jolies fresques d’origine (13e – 14e siècle).

Cet article en pdf : Slovaquie, batiments en Bois

Sources

Perly ľudovej architektúry. Miroslav Sopoliga. DINO. 1996

Malý lexikón ľudovej kultúry Slovenska. Kliment Ondrejka. Mapa Slovakia Bratislava 2003

Le monde mythologique russe. Lise Gruel-Apert. Ed. Imago. 2014

Une histoire symbolique du Moyen Age occidental. Michel Pastoureau. Ed. du Seuil. 2004

Histoire de l’habitation humaine. Viollet-le-Duc. Ed. Pierre Mardaga. 1978

 

 

L’église en bois de Matysová

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

Une des curiosités de l’exposition en plein air du Skansen de Stará Ľubovna est l’église uniate (gréco-catholique) en bois, dédiée à saint Michel archange, construite en 1833. Cette église fait partie des monuments importants de l’architecture sacrale en Slovaquie de l’Est. C’est un bâtiment à une nef, construit avec des rondins, contenant un chevet polygonal et une antichambre, le babinec, au-dessus de laquelle se trouve une haute tour-clocher.

L’intérieur de l’église est décoré par 1’iconostase avec une architecture classique décorative à cinq registres et datant de la première moitié du 18e siècle.

L’église a été transférée au musée en plein air de Stará Ľubovňa en 1979 et elle a été de nouveau consacrée en 1991. Depuis, la liturgie s’y tient depuis lors des fêtes religieuses importantes, les mariages… et l’office se déroule en slavon (vieux slave).

Situation

Stará Ľubovna et son skanzen – le musée en plein air se trouve au nord-est de la Slovaquie, dans la région de Špiš, à 375 km de Bratislava et à 14 km environ de la frontière polonaise.

Histoire de l’église

Cette église à l’origine se trouvait dans le village de Matysová, village situé à environ 8 km au nord-est de la ville de Stará Ľubovňa, proche de la frontière entre la Slovaquie et la Pologne.

Matysová, est un ancien village montagnard typique avec des maisons regroupées et bordant la rue, avec ses fondements bâtis tout autour de la rue principale. Ce village était mentionné pour la première fois dans les sources d’archives en 1408. Il a appartenu initialement au comte Imrich Perényi, qui l’avait reçu en don du roi de Hongrie Sigismond de Luxembourg. Plus tard, le village a appartenu à la famille noble Palocsay-Horváth.

L’église se trouvait à l’origine sur une petite colline de moyenne élévation au milieu du village, là où autrefois se dressait une église en bois encore plus ancienne. Les Maîtres charpentiers ont construit cette « nouvelle » église en bois d’épicéa en 1833.

Depuis le 19e siècle, et comme en témoignent les documents de ses rénovations, entre 1937 et 1938 a été réalisée une restauration générale et une reconstruction partielle de l’église. Au cours de ces travaux, au point de vue plan, l’église est modifiée par l’extension de la nef et par l’insertion d’une nouvelles galerie, l’adaptation de la partie sous le clocher (la tour) et la création de la nouvelle entrée.

En 1968, les habitants de Matysová construisent une nouvelle église, maçonnée en pierre, et décident de vendre leur église en bois au musée de Stará Ľubovňa. L’édifice y sera transféré en 1979.

Extérieur de l’église

L’édifice en bois est une construction en poutres (madriers) recouverts à l’extérieur de bardeaux. Il est identifié comme église ruthène du type local des Lemkos, un petit groupe ethnolinguistique ruthène des Carpates orientales pratiquant le rite chrétien orthodoxe.

Cependant, au point de vue architectural, les trois parties typiques de cet édifice ne se retrouvent pas clairement exprimé dans la forme principale du bâtiment. Le Sanctuaire est à chevet polygonal, la nef rectangulaire comprenant le babinec et le couloir extérieur d’entrée, ne font qu’une seule unité.

Seuls le toit avec la tour-clocher et deux petites tourelles situées au-dessus de la nef et du sanctuaire, révèlent un édifice en trois parties à l’origine typique des édifices de rite byzantin.

La remarquable grande tour-clocher, située à l’ouest et qui contient trois cloches, a été bâtie à partir d’un plan de forme carrée à sa base terminée par un toit baroque caractéristique et ornée d’une croix décorative en fer forgé.

On remarquera aussi les fenêtres à arc segmentaire qui sont un des éléments très intéressant de l’architecture de cette église.

Sur la droite et avant l’entrée de l’église, une croix en bois est érigée (copie de 1912), on peut y voir sur ces faces en relief sculpté les symboles du martyre du Christ.

Intérieur de l’église

– Le babinec

Dès la première porte passée on se trouve dans un court babinec. A droite, une échelle de type « meunier » permet d’accéder à la tribune (cet accès était interdit lors de notre visite) bâtie, en partie, au-dessus du babinec et de la tour-clocher.

– La nef

Après le passage de la deuxième porte, massive, comportant une représentation symbolique du soleil sur la face externe, on entre dans l’espace intérieur de l’édifice sous un plafond plat bas, tribune oblige, réalisé avec des poutres en bois.

Après la tribune, on entre dans la nef à proprement parlé. Là, on remarque un plafond bas divisé axialement en croix dont les quatre parties sont lattées donnant ainsi un effet de losanges multiples. Face à nous, l’iconostase de la première moitié du 18e siècle et devant cette iconostase, la cloche de saint Michel archange est posée sur un socle.

Au centre de la nef se trouve un objet rond accroché au plafond. Son origine est liée à une légende qui existe toujours au village de Matysová. Pendant de nombreuses années, il a été présenté comme un lustre alors que la légende raconte que c’est pendant l’épidémie de choléra de 1633, alors que de nombreux villageois mourraient, que cet objet fut créé après la vision lors d’un rêve. En fait, il s’agit d’une représentation de l’espace symbolique du trône de Dieu selon la Bible (la vision du prophète Ezéchiel – EZ1; EZ10 – et l’Apocalypse de Jean – Ap 4,2 à 10; AP7, 11).

A l’Est, l’iconostase et le sanctuaire

– Le sanctuaire

Situé derrière l’iconostase, cet endroit, réservé au prêtre, n’est pas, dans cette église, accessible. On ne pourra donc qu’essayer d’apercevoir le mobilier qui s’y trouve. On peut juste y voir une fenêtre de chaque côté.

Sur l’autel du sanctuaire de l’église de Matysová se trouve une icône qui représente la Descente de la Croix. Une plus petite icône qui se trouve sur la table de service du sanctuaire représente la Mère de Dieu.

– L’iconostase

C’est l’élément remarquable qui attire souvent le premier regard lorsque l’on pénètre dans une église de rite orthodoxe ou gréco-catholique. Dès l’entrée dans la nef, votre regard est attiré, comme la limaille de fer par un aimant, dans cette direction.

Une grande partie de la décoration de l’église est fixée sur l’iconostase à quatre registres datant de la première moitié du 18e siècle (1763), comportant une architecture décorative en bois dorée sur fond noir, dans un style de l’art traditionnel du baroque tardif de la région.

La partie inférieure ne possède pas de représentation.

Au niveau du 1er registre, le registre principal, l’iconostase comporte les icônes locales sur une rangée avec la Porte royale et la Porte diaconal, une icône de saint Nicolas, une icône de la Mère de Dieu, une icône du Christ Pantocrator et une icône de l’Archange Michael, patron de l’église.
Sur cette icône de saint Michel archange de la rangée principale, sont aussi représentés, en plus du saint, deux plus petites figures agenouillées : un homme et une femme en costumes folkloriques traditionnels. Ce sont très vraisemblablement les mécènes de cette église.

Le deuxième registre contient 12 petites icônes de fêtes avec au milieu un Mandylion

Le troisième registre est une Déisis. Au milieu, la Mère de Dieu et saint Jean-Baptiste entoure le Christ et de chaque côté on retrouve les icônes de six apôtres.

Le quatrième registre termine l’iconostase et comprend des médaillons avec demi-figures des prophètes de l’Ancien Testament et, au centre, l’icône du Calvaire incorporée au sommet de l’iconostase qui est la plus ancienne de l’ensemble, elle est datée de 1711.

L’auteur de l’iconostase est probablement Piotr Perehrymskij.

La porte royale dorée est décorée par six médaillons, dont quatre représentent les évangélistes, saint Jean et saint Luc à gauche, saint Marc et saint Matthieu à droite. Sur le dessus, deux médaillons plus petits représentent l’Annonciation avec l’archange Gabriel à gauche et la Vierge Marie à droite. L’ensemble de la porte royale comporte un motif stylisé de vignes avec des raisins et des feuilles d’acanthe. La porte royale est surmontée d’une croix.

Sur le mur nord

A gauche de l’iconostase, sur le mur nord, un autel latéral baroque comprend l’icône de la Transfiguration. Elle est datée de la fin du 17e – début du 18e siècle. Elle exprime l’événement par lequel le Christ a révélé à ses disciples sa nature divine.

Vers le fond de l’église, l’icône du Pantocrator domine. C’est une tempera sur bois du 17e siècle.

Le Christ est assis sur un trône massif en forme de banc. Derrière lui, sur le dossier, dans des tons bleus, la représentation de la puissance céleste avec les Chérubins et les Séraphins. Il tient de la main gauche l’Evangile et de sa main droite il bénit. Le Christ à une expression souriante. Il faut remarquer que le Christ n’a pas un regard convergent. Son œil gauche est comme l’œil droit, il a été reproduit à l’identique. Car selon la croyance de l’époque, la justice divine ne peut avoir un mauvais regard. Une superstition locale attribuait une mauvaise vision à l’œil gauche. 1

Sur le mur sud

En partant de l’iconostase, quatre icônes garnissent le mur sud (droit).

La première icône, du milieu du 17e siècle, représente la Crucifixion.

Le centre de l’icône est dominé par la croix portant le corps du Christ stylisé. Il porte une couronne d’épines et les pieds sont cloués seulement avec un clou (alors que chaque pied est cloué individuellement dans la tradition de l’iconographie orthodoxe). Cette icône date de l’unification de l’Eglise d’Orient à Rome durant la période de l646. L’icône combine le schéma iconographique oriental et la vision chrétienne occidentale. Ce mélange de style est typique dans les icônes qui vont être créées ultérieurement dans cette région et dans cette église « uniate » gréco-catholique.

La deuxième icône est située sous l’icône de la Crucifixion. Il s’agit du Mandylion ou La Sainte Face. Datée du milieu du 17e siècle. En-dessous, l’inscription en cyrillique « image non faite de main d’homme de Notre Seigneur jésus Christ ».

La troisième icône représente le saint patron de l’église : saint Michel archange. Cette icône du 17e siècle (1640), est une détrempe sur bois de 130 cm x 120 cm. Elle représente au centre l’archange saint Michel en jeune homme vêtu d’une armure tenant une épée levée dans sa main droite. Il est debout, les deux pieds posés sur un serpent. Tout autour de lui, dix scènes hagiographiques sont placées sur le pourtour de l’icône. Cette icône est un don fait par un bienfaiteur du nom de Štephan Soltys Matysovský en 1640.

La quatrième icône suspendue est l’image de la Résurrection. La composition est dominée par la figure du Christ ressuscité qui sort de la tombe tenant dans sa main droite la bannière de la Résurrection. Deux soldats sont effrayés par la scène tandis qu’un troisième dort, le visage posé contre son poing droit.

Sous la tribune on découvre des icônes et une croix de procession. Parmi celles-ci, sur la cloison sud et à côté de la fenêtre, l’icône qui est certainement la plus précieuse de cet ensemble représente sainte Barbe (Barbara – Barbora). Sainte Barbe se trouve devant la tour où elle fut enfermée et tient, de la main droite un ciboire et de la main gauche l’épée de son martyre (elle fut décapitée par son père). Sur la cloison ouest, l’icône de saint Michel archange.

Signalons en passant que, souvent, ces deux icônes sont aussi utilisées, et invoquées, pour protéger les habitations de la foudre.

A gauche de l’icône de saint Michel, une icône de sainte Anne et à droite une icône de la Crucifixion. Elles sont toutes deux du 19e siècle

Dans ce « coin », on peut aussi voir un petit bijou, une très jolie chaise en bois à dossier sculpté en forme de trèfle. C’est un travail d’art « populaire » de la moitié du 19e siècle.

A l’ouest

Sur le parapet du chœur, est installée l’icône de la Déisis (l’Intercession) datée de 1640.

Au centre, on voit le Christ bénissant et tenant le Livre assis sur un trône. Il est entouré de la Mère de Dieu d’une part et de saint Jean-Baptiste, qui se tournent vers lui dans un geste de demande d’intercession. Ils sont suivis par les apôtres.

A gauche, derrière la Mère de Dieu, Pierre facilement reconnaissable par sa clef, Matthieu, Marc, Simon, Bartholomé et Philippe.

A droite, derrière Jean-Baptiste, Paul, Luc, Jean, Jacques, André et Thomas.

NB : La plupart des icônes individuelles qui ornent les murs de l’église appartiennent à un groupe appelé « icônes de Mušínský » (Pavol Mušínský) des environs de la 2e moitié du XVIIe siècle. Elles faisaient partie du substrat de l’iconostase de l’église plus ancienne en bois de Matysová.

1 Le regard du Christ Pantocrator ne se dirige pas directement vers le visiteur, il pose son regard « au-delà de tout ce qui est ». L’intensité du regard surprend et fascine souvent l’observateur.

Références :

Documents du skanzen de Stará Ľubovna : Chrám sv. Michala Archanjela z Matysovej

Drevené kostoly. Miloš Dudáš, Ivan Gojdič, Margita Šukajlova. Dajama. 2007

Ikony. 17. Storočia na východnom slovensku. Vladislav Grešlik. Prešov 2002

Ikony Šarišského muzea v Bardejov. Vladislav Grešlik. Ars Monument. Bratislava 1994

L’icône ukrainienne XIe – XVIIIe s. Des sources byzantines au Baroque. Lioudmila Miliaeva. Parkstone Aurora 1996

Icônes et saints d’Orient. Alfredo Tradigo. Guide des Arts. Ed. Hazan. 2005

L’icône, fenêtre sur le Royaume. Michel Quenot. Les Editions du Cerf. 2001

Drevené kostoly, chrámu zvonice na Slovensku. Miloš Dudaš, Alexander Jiroušek. Realizované s finančnou podporou Ministerstva kultúry Slovenskej republiky. JES. 2013

Besoin d’infos, écrivez-nous : www.vaheurope@gmail.com

 

 

 

Le village d’Inovce et l’église en bois de l’Archange Saint Michel

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

Situation

Le village est situé à l’Est de la Slovaquie sur la partie nord du massif de Popričné (1024 m d’altitude) des Beskydes, dans le vallon érosif d’un cours d’eau des monts de Vihorlat. Le territoire du village se trouve entre 360 et 984 m d’altitude et il s’étend sur une superficie de 1059 ha. Nous sommes à 2 km environ de la frontière avec l’Ukraine occidentale et à 530 km de la capitale slovaque Bratislava.

Histoire

Bien que le village existât (1) avant la première mention écrite connue du village d’Inovce date de l’année 1555, lorsqu’il avait pour nom Inoc. Le village fut fondé par les colons valaques (ruthènes) au service des nobles de la ville de Humenné (en hongrois Hommona). Le village fut la propriété d’une famille noble de Humenné, les Drugeth du comté de Zemplin (Georg III Drugeth, 1583 – 1620, était le mari de Catherine Nádasdy, fille d’Elisabeth Bathory). Les Drugeth étaient alors une des familles les plus riches de la Hongrie royale. Mais, à l’époque la région était difficilement accessible, c’est pourquoi ce village jamais compté beaucoup d’habitants. Puis, au 18e siècle, son propriétaire était la famille lbranyi et au 19e siècle, la famille Izépi.

(1) Selon la tradition, le village existait bien avant 1500 et il aurait été composé de 200 maisons et environ 2000 habitants à l’époque (bûcherons, bergers, éleveurs, fruiticulteurs).

En 1700, le choléra a frappé le village et donc aussi les habitants. Par conséquent, en 1715, il n’y avait plus que 14 ménages.

En 1787, le village était composé de 27 ménages et 163 habitants. En 1828, 34 maisons et 251 habitants. Les habitants du village vivaient de l’élevage de bestiaux, de la culture des arbres fruitiers et travaillaient en qualité de bucherons.

Le 31 décembre 2005, il y avait 234 habitants.

Dans le village, sur la pente au-dessus du village d’où s’ouvre une vue magnifique sur la campagne, il y a une remarquable église en bois consacrée à l’archange Saint Michel construite en 1836 et qui est aujourd’hui classée monument culturel national slovaque.

Le personnage célèbre du village est sans conteste Móric Ballagi (18 mars 1815 – 1er septembre 1891). Originaire d ‘lnovce, il fut pédagogue, rédacteur et publiciste.

L’église de l’Archange Saint Michel

Il s’agit d’une église de rite gréco-catholique (uniate) qui est classée monument culturel national. Les offices s’y déroulent toujours de nos jours.

A l’origine, cette église en bois se trouvait, selon les documents de la commune, dans le village de Baškovce. L‘église a été démontée et transférée en 1836 du village de Baškovce au village d‘Inovce, où elle a été rebâtie sur le sommet d’une colline, mais elle fut encore démontée et transférée sur son site actuel.

Comme on le verra, l’ensemble de l‘église est un exemple type de construction avec une influence byzantine mélangée avec l’art et surtout la peinture baroque et classique du début du IXXe siècle.

Extérieur de l’église

C’est une construction en bois érigée en 1836 et réalisée avec des madriers, de type « triple espace » comprenant sanctuaire – nef – babinec (2), avec un plan carré, un espace fermé sous la haute tour – le babinec (pièce d’entrée) – et un chevet polygonal.

(2) Babinec,est une expression issue du mot slave « baba » – femme, qui indique l’endroit qui leur était réservé. C’est là où les femmes « âgées » allaient s’asseoir pendant l’office.

L’art du travail des charpentiers, visible, est remarquable car les madriers sont assemblés en queue d’aronde ou chevillés, mais jamais cloués. (3)

(3) Dans les constructions d’églises en bois en Slovaquie, il n’est pas fait usage de parties métalliques dans l’assemblage des éléments en bois par respect de la symbolique qui fait référence aux clous en fer qui ont servi à la crucifixion du Christ.

Les fondations sont en pierres. (4)

(4) Les pierres sont utilisées pour isoler la structure en bois du sol (humidité) mais elles permettent aussi de construire l’édifice sur un plan horizontal correct.

Le toit en croupe (débordant), est couvert de bardeaux. Il descend si bas que la fenêtre de la nef située sur le côté sud est insérée comme une niche dans le versant du toit.

Une caractéristique intéressante se retrouve dans la conception de la construction de l’édifice : cette église à deux tours. (5)

La plus haute est située sur le babinec, le porche d’entrée de l’église. Bien qu’elle soit renforcée par des soutiens en bois, elle ne comporte pas de cloche (6). L’autre, plus petite, est située au-dessus du sanctuaire. Ces deux tours sont en forme de bulbe de pavot et chacune est surmontée par une croix à trois branches.

(5) On retrouve cette caractéristique sur d’autres églises uniates en bois de l’Est de la Slovaquie comme à Ruská Bystrá, Uličské Krivé, Ruský Potok, Topoľa, Hrabová Roztoka. En général, on retrouve 3 tours sur les églises de rite orthodoxe ou gréco-catholique.

(6) Une photo en noir/blanc probablement antérieure à la restauration de 1960 montre sur cette haute tour des abat-sons ce qui voudrait dire qu’auparavant cette tour était bien un clocher. Des problèmes de stabilité de l’édifice sont certainement à l’origine de l’enlèvement de la cloche et de son placement dans le clocher extérieur. On peut voir aussi que la porte d’entrée n’est pas celle d’aujourd’hui.

L’église a été partiellement réparée dans les années 1990. Lors de la restauration quelques poutres ont été changées ainsi que des bardeaux du toit.

A côte de l’église, on trouve outre un clocher en bois de construction plus récente et considéré comme une composition populaire, un calvaire en pierre face à l’entrée de l’église et sur le côté Nord, le cimetière. L’aire est terminée par des tilleuls (arbre sacré des slaves) imposants.

Intérieur de l’église

Le babinec

L’entrée de l’église est créée par une seule porte battante avec une garniture en fer originale (lire plus bas « en sortant… »). Elle ouvre directement dans la pièce d’entrée, le babinec. Là, on peut y voir un appareil bizarre, il s’agit d’un « rapkač » (photo 15) – une grande crécelle sur pied (en 2013, il a plus de 100 ans). Ce rapkač est utilisé avant Pâques, car les cloches sont « muettes », dès lors, on appelle les fidèles pour l’office en actionnant le rapkač.

La nef

La nef a un plafond plat composé de planches maintenues par des lattes.

La lumière naturelle pénètre dans la nef par une petite fenêtre située côté Sud.

Comme souvent, ce qui frappe le visiteur est l’iconostase et ici, on remarquera rapidement que la porte royale ne se trouve pas au centre de l’iconostase, elle est légèrement décalée vers la droite. En raison de contrainte d’espace l’iconostase ne possède qu’une seule issue – la « porte » diaconale qui permet d’accéder au sanctuaire.

Sur le mur du nord (gauche), on peut voir une croix et une bannière de procession.

L’iconostase

En raison du manque d’espace dans l’église l’iconostase a été créé incomplet, il manque la partie supérieure de l’iconostase, le registre des prophètes et le Calvaire. On remarquera que les icônes sont affectées par l’impact de la peinture occidentale, ce ne sont donc pas des icônes classiques.

Cette iconostase est une richesse d’art populaire de style néobaroque qui date de la construction de l’église (1836). Les auteurs des icônes sont anonymes mais les œuvres qu’ils ont laissées sont de toute beauté.

Les petites dimensions – largeur et hauteur – du mur oriental de la nef ayant empêché le développement de l’iconostase et donc de l’iconographie au grand complet. Cela donne une originalité rare de l’iconostase incomplet (trois registres seulement) et asymétrique.

L’iconographie et l’autel ont une architecture polychrome en bois avec une porte royale – du Tsar – de la moitié du XIXe siècle.

La porte royale

La porte royale, en blanc et or, est sculptée et comporte 6 médaillons (2 x 3). Sur les deux médaillons supérieurs nous avons l’Annonciation avec, à gauche, la Vierge Marie et à droite, l’archange Gabriel. Les quatre évangélistes sont représentés sur les quatre autres médaillons.

La porte royale ou porte du tsar est réservée aux prêtres (popes) ou au tsar pour se rendre dans le sanctuaire.

Premier registre

A droite de la porte royale, l’icône du Christ Pantocrator qui date de 1760 – 1780. Puis, l’icône de l’archange saint Michel, peinture à l’huile (80 X 70.cm) de 1842

A gauche, une Vierge à l’enfant de type Hodigitria puis, après la « porte » diaconale, saint Nicolas évêque.

Deuxième registre

Il est consacré aux grandes fêtes liturgiques et comporte en son centre et donc presque au-dessus de la porte royale, la représentation de la Cène.

Troisième registre

Le troisième registre comprend en son centre le Christ en Grand Prêtre entouré d’apôtres et martyrs.

Cette série termine l’iconostase.

On retiendra que toutes les icônes sont marquées par l’influence de la peinture occidentale qui donne une approche classique du travail de l’icône significativement différente de la tradition iconographique, style que l’on retrouve également dans le sanctuaire avec l’icône de la Piéta et la scène de la crucifixion sur le table de liturgie eucharistique.

Le sanctuaire

On trouve dans le sanctuaire un autel et une table liturgique.

L’icône sur l’autel est une Pietà datée de 1842 dont l’auteur est le peintre Michal Mankovič, ancien élève de l’Académie de Vienne (Kunstakademie).

Côté Sud se trouve une peinture sur bois (de 70 cm sur 80 cm) du Christ Pantocrator, qui est l’un des plus anciens tableaux, il s’agit d’une icône peinte par un auteur inconnu entre les années 1760 et 1780.

Au-dessus de l’autel s’élève la deuxième tour

La lumière pénètre dans le sanctuaire au travers de deux très petites fenêtres percées sur les murs du sud et du nord-est.

En sortant de l’église, ne manquez pas de remarquer la poignée de la porte d’entrée : elle est en forme de poisson, un des premiers symboles chrétiens. Quant à la porte, elle symbolise le soleil, la lumière alors que l’on se trouve à l’ouest, soleil couchant. Le soleil est en forme de losange !