Le monument de Strečno

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

A la gloire éternelle des fils de la France – Na večnú slávu synom Francúzska…

8 mai, 9 mai, deux dates de la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale. En Slovaquie, un monument rappelle ce moment tragique que fut cette guerre. Dans cette Slovaquie acquise à l’époque aux idéaux des nazis, des hommes et des femmes ont combattus contre eux. Des résistants slovaques, mais aussi étrangers ont pris part à ce combat. Le monument de Strečno est là pour le rappeler.

Sur la route menant de Žilina à Martin-Vrútky on aperçoit le Monument aux combattants français situé sur la colline Zvonica (Clocher) tout près du village de Strečno en Slovaquie du Nord.

Dans la crypte située sous le monument de travertin, gisent les corps de 24 partisans français morts lors des combats de la libération de la Slovaquie. Des combattants français tombés au champ de bataille dans la vallée du Váh aux environs de Strečno (la bataille du Défilé de Strečno se déroula du 31 août au 3 septembre 1944).

Sous le commandement du capitaine Georges De Lannurien, le bataillon Foch des 155 partisans français combattent au sein de la brigade Štefanik des partisans slovaques contre les nazis.

Le 29 août 1956 a été inauguré le monument commémoratif, créé dans du travertin de Spiš, à la mémoire des morts aux champs de batailles pendant la Seconde Guerre mondiale et de la résistance slovaque contre les fascistes.

Pour rappel, c’est le 29 août 1944 que le Soulèvement National Slovaque S.N.P. (Slovenské Národné Povstanie) a été proclamé à Banská Bystrica, en Slovaquie centrale. Face à la puissance de l’occupant nazi, l’armée régulière et la résistance se sont repliées dans les montagnes slovaques avant de repartir à l’assaut contre eux.

La vue du défilé de Strečno donne un panorama imposant de la vallée de Váh, des montagnes de Malá Fatra (Petite Fatra), de la rivière Váh qui s’écoule paisiblement dans la vallée et des ruines du château-fort Strečno du 14ième siècle sur son rocher escarpé. Cette vue met en évidence l’importance du site lors des combats qui s’y déroulèrent.

Le Soulèvement National Slovaque mérite d’autant plus d’être mieux connu en France que 250 maquisards français y participèrent et que les Slovaques ne l’ont pas oublié. Ce monument érigé à Strečno, entre Žilina et Martin, au nord-ouest du pays, rappelle le sacrifice des maquisards français.
Ces maquisards étaient commandés par un Breton, Georges Barazer de Lannurien fils d’un général, lui-même Saint-Cyrien et officier de cavalerie, qui fut fait prisonnier en 1940, mais réussit s’évader de son camp en Silésie et à gagner les montagnes slovaques. Il regroupa et entraîna d’autres évadés français des camps de prisonnier allemands et son unité de partisans joua un rôle important dans les Carpates aux côtés des partisans slovaques. Georges Barazer de Lannurien devait être cité à l’ordre de l’armée par le général De Gaulle. Une stèle à Roscoff et une plaque commémorative à Saint-Malo rappellent le souvenir de ce Breton audacieux et courageux.

Lire notre article: « Célestin Joubier, porté disparu ».

Célestin Joubier, porté disparu

http://www.souvenirfrancais-issy.com/article-11681517.html

http://www.parolesdhommesetdefemmes.fr/maurice-simon-partisan-francais-execute-par-les-nazis-en-slovaquie-article00445.html

http://www.freebelgians.net/pages/sujet.php?id=resistance&su=240
info@vaheurope.eu

PS: Un état nominatif de la légion des combattants français en Slovaquie, dressé à la date du 29 septembre 1944, renseigne encore trois autres Belges, mais il n’existe au service des prisonniers de guerre aucun dossier à leur nom.

Il s’agit peut-être de travailleurs déportés, évadés également en Hongrie. Ce sont:

-DE MAERTELAERE Robert, né à Montigny-sur-Sambre le 13 octobre 1920 (tué à Strečno);

-PIRSON Louis, né à Bruxelles le 27 octobre 1912;

-VAN DER HEYDEN Roger, né à Thuillies le 20 janvier 1912, sergent.

Quant à Hubrechts, il donne le nom d’un autre Belge inscrit avec lui à la légion des combattants en Slovaquie. Il s’agit de

-FROIDURE Albert, né à Bouffioulx le 19 octobre 1921, soldat au 2ème régiment de chasseurs à pied, probablement travailleur déporté en Allemagne et évadé en Hongrie.

(Article pages 187 à 194 du livre de Georges Hautecler : Evasions réussies)