Les traditions de Noël en Slovaquie

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

La sagesse populaire s’est formée au gré des saisons grâce au rappel que la nature nous envoie régulièrement et, à ce sujet, il est bon de nous souvenir que la vie active dans les villes a estompé petit à petit notre sensibilité aux choses de la nature. Ainsi on peut se poser quelques questions comme « de nos jours, qui observent le ciel lorsque la nuit est tombée ? Quelques amoureux, quelques astrologues en herbe ou confirmés » ou encore « qui peut reconnaître un oiseau par son chant ? Par son aspect même ? »

L’époque moderne – après la deuxième guerre mondiale – a apporté une nouvelle ère nous faisant entrer dans la « modernité ». Le réfrigérateur, la lessiveuse, la télévision, le pc, le gsm… ont bouleversés les habitudes et, imperceptiblement mais d’une manière exorable, les traditions « archaïques » sont passées au second plan et nous nous sommes éloignés de ces coutumes. Si l’on retrouve encore quelques traditions aujourd’hui dans les villages, on peut affirmer que dans les villes, ces coutumes ont disparus ou alors elles sont encore perpétuées par quelques amoureux ou nostalgiques, de ces traditions.

Aujourd’hui il nous arrive d’oublier que, dans des temps pas si anciens, l’année était organisée sur la base d’une succession de fêtes. Des fêtes qui rythmaient le temps et les travaux agricoles et ce dans l’ensemble du monde rural européen.
Les traditions populaires perpétuées dans les villages, qu’ils soient belges, allemands, italiens, bulgares, slovaques… en sont la preuve et si besoin, ils existent encore et toujours pour nous le rappeler, même si hélas, des éléments se perdent.

C’est une des raisons qui fait que l’existence de groupes folkloriques, de musées ethnologiques, de musées en plein air garde toute son importance pour la mémoire collective des hommes.

Mais revenons à notre sujet qui se rapporte aux traditions et rites de fin d’année, et plus particulièrement aux traditions d’un pays qui m’est cher, la Slovaquie.

En Slovaquie, les traditions populaires du solstice d’hiver, et donc de la Noël, du nouvel an, mais aussi des jours qui précèdent et suivent, sont des traditions de fêtes païennes des anciens slaves, (ou des celtes) interpénétrées par le christianisme, tout comme chez nous en Europe occidentale.

Avant la fête de Noël, les anciens slovaques des villages se préparaient pour l’arrivée de l’hiver, le froid et les longues nuits passées dans l’obscurité avec toutes les craintes que ces ténèbres font naître dans l’imaginaire des gens. Imaginaire peuplé d’êtres étranges, de sorcières… Les travaux des champs étaient finis et les hommes et les femmes se consacraient aux travaux domestiques, au bricolage, au filage du lin et du chanvre, au travail de tisserand, à la couture de vêtements et du trousseau, à la préparation (déchirer) des plumes pour édredon, etc…

Les articles qui vont relater les « traditions de Noël en Slovaquie » vont couvrir la période qui court à partir du 11 novembre jusqu’à l’Épiphanie, le 6 janvier. Ils se dérouleront suivant le schéma suivant :

– le 11 novembre, jour de la Saint Martin
– le 25 novembre, jour de la Sainte Catherine
– le 30 novembre, jour de la Saint André
– Le 4 décembre, jour de Sainte Barbe – Barbora
– Le 6 décembre, jour de la Saint Nicolas
– Le 13 décembre, jour de Lucie, ou le jour de la magie blanche contre la magie noire
– Le 21 décembre, jour de Saint Thomas
– Štedrý deň, la veille de Noël, le 24 décembre
– Le Jour de Noël, le 25 décembre
– Le 26 décembre, jour de la Saint Etienne
– Le 28 décembre, jour des Mládatka (bébé innocents)
– Le 29 décembre, jour de Kolyada
– Le 31 décembre, la nuit de la Saint Sylvestre
– Le 1ier janvier, jour du Nouvel An
– Le 6 janvier, jour de l’Épiphanie

Textes extraits de notre conférence : Les traditions de Noël en Slovaquie

Sources

Ľudová kultúra. Zuzana Beňušková. Kultúrne Krasý Slovenska. Dajama

Malý lexikón ľudovej kultúry Slovenska. Kliment Ondrejka. Mapa Slovakia Bratislava 2003

Slovenský rok. Receptár na dni sviatočné všedné i pôstne. Ratislava Stoličná-Mikolajová. Vydavateľvo Matice Slovenskej. 2004

U nás taka obyčaj. Slovenské ľudové tradicie. Vojtech Majling. Computer Press, Brno. 2007

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Le monument de Strečno

Mgr Alice Hura – Charles Bugan

A la gloire éternelle des fils de la France – Na večnú slávu synom Francúzska…

8 mai, 9 mai, deux dates de la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale. En Slovaquie, un monument rappelle ce moment tragique que fut cette guerre. Dans cette Slovaquie acquise à l’époque aux idéaux des nazis, des hommes et des femmes ont combattus contre eux. Des résistants slovaques, mais aussi étrangers ont pris part à ce combat. Le monument de Strečno est là pour le rappeler.

Sur la route menant de Žilina à Martin-Vrútky on aperçoit le Monument aux combattants français situé sur la colline Zvonica (Clocher) tout près du village de Strečno en Slovaquie du Nord.

Dans la crypte située sous le monument de travertin, gisent les corps de 24 partisans français morts lors des combats de la libération de la Slovaquie. Des combattants français tombés au champ de bataille dans la vallée du Váh aux environs de Strečno (la bataille du Défilé de Strečno se déroula du 31 août au 3 septembre 1944).

Sous le commandement du capitaine Georges De Lannurien, le bataillon Foch des 155 partisans français combattent au sein de la brigade Štefanik des partisans slovaques contre les nazis.

Le 29 août 1956 a été inauguré le monument commémoratif, créé dans du travertin de Spiš, à la mémoire des morts aux champs de batailles pendant la Seconde Guerre mondiale et de la résistance slovaque contre les fascistes.

Pour rappel, c’est le 29 août 1944 que le Soulèvement National Slovaque S.N.P. (Slovenské Národné Povstanie) a été proclamé à Banská Bystrica, en Slovaquie centrale. Face à la puissance de l’occupant nazi, l’armée régulière et la résistance se sont repliées dans les montagnes slovaques avant de repartir à l’assaut contre eux.

La vue du défilé de Strečno donne un panorama imposant de la vallée de Váh, des montagnes de Malá Fatra (Petite Fatra), de la rivière Váh qui s’écoule paisiblement dans la vallée et des ruines du château-fort Strečno du 14ième siècle sur son rocher escarpé. Cette vue met en évidence l’importance du site lors des combats qui s’y déroulèrent.

Le Soulèvement National Slovaque mérite d’autant plus d’être mieux connu en France que 250 maquisards français y participèrent et que les Slovaques ne l’ont pas oublié. Ce monument érigé à Strečno, entre Žilina et Martin, au nord-ouest du pays, rappelle le sacrifice des maquisards français.
Ces maquisards étaient commandés par un Breton, Georges Barazer de Lannurien fils d’un général, lui-même Saint-Cyrien et officier de cavalerie, qui fut fait prisonnier en 1940, mais réussit s’évader de son camp en Silésie et à gagner les montagnes slovaques. Il regroupa et entraîna d’autres évadés français des camps de prisonnier allemands et son unité de partisans joua un rôle important dans les Carpates aux côtés des partisans slovaques. Georges Barazer de Lannurien devait être cité à l’ordre de l’armée par le général De Gaulle. Une stèle à Roscoff et une plaque commémorative à Saint-Malo rappellent le souvenir de ce Breton audacieux et courageux.

Lire notre article: « Célestin Joubier, porté disparu ».

Célestin Joubier, porté disparu

http://www.souvenirfrancais-issy.com/article-11681517.html

http://www.parolesdhommesetdefemmes.fr/maurice-simon-partisan-francais-execute-par-les-nazis-en-slovaquie-article00445.html

http://www.freebelgians.net/pages/sujet.php?id=resistance&su=240
info@vaheurope.eu

PS: Un état nominatif de la légion des combattants français en Slovaquie, dressé à la date du 29 septembre 1944, renseigne encore trois autres Belges, mais il n’existe au service des prisonniers de guerre aucun dossier à leur nom.

Il s’agit peut-être de travailleurs déportés, évadés également en Hongrie. Ce sont:

-DE MAERTELAERE Robert, né à Montigny-sur-Sambre le 13 octobre 1920 (tué à Strečno);

-PIRSON Louis, né à Bruxelles le 27 octobre 1912;

-VAN DER HEYDEN Roger, né à Thuillies le 20 janvier 1912, sergent.

Quant à Hubrechts, il donne le nom d’un autre Belge inscrit avec lui à la légion des combattants en Slovaquie. Il s’agit de

-FROIDURE Albert, né à Bouffioulx le 19 octobre 1921, soldat au 2ème régiment de chasseurs à pied, probablement travailleur déporté en Allemagne et évadé en Hongrie.

(Article pages 187 à 194 du livre de Georges Hautecler : Evasions réussies)