Jánošík, rebelle d’honneur et héros légendaire populaire slovaque

Alice Hura – Charles Bugan

Juraj Jánošík (25 janvier 1688 – 17 mars 1713) – rebelle d’honneur, héros légendaire populaire slovaque

Selon les récits populaires slovaques, Juraj Jánošík prenait aux riches pour donner aux pauvres. On retrouve constamment la trace à la gloire de ses actes dans l’art populaire slovaque depuis sa mort au début du 18e siècle, et même dans la culture lettrée slovaque à partir du 19e siècle.

2018 est l’année de la commémoration des 330 ans de la naissance du héros slovaque légendaire de Juraj Jánošík.

Aux archives nationales slovaques de Bytča des documents sont conservés comme : un extrait de naissance ou de baptême daté du 25 janvier 1688 de Juraj Janošik et les documents du procès de justice dont l’acte d’accusation lors de l’audience principale, une plaidoirie, les aveux personnels de Janošik et une déposition de victimes d’un acte de pillage commis par les brigands.

Juraj Jánošík est né en 1688 dans le hameau U Jánošov (Chez János), proche de la commune de Terchova, dans le massif montagneux de la Petite Fatra (Malá Fatra) de la Slovaquie septentrionale.

Dans les années 1707-1708 Jánošík est subjugué par les idéaux de l’insurrection de François II Rakóczi. Jánošík n’a même pas 20 ans lorsqu’il s’est fait enrôler, en décembre 1707, dans l’armée insurrectionnelle des kurucs avec laquelle il a participé à la grande lutte contre les Habsbourg et au combat pour la liberté. Mais lors de la bataille de Trenčín il est fait prisonnier.
Emmené au château de Bytča comme prisonnier, Juraj Jánošík est forcé d’accepter de devenir garde dans l’Armée impériale, surnommée les labancs. C’est là qu’il fait connaissance et se lie d’amitié avec le capitaine de brigands de la région de Kysuce, Tomas Uhorčík, lui aussi emprisonné. Jánošík va aider ce dernier à s’évader et selon le souhait de Uhorčik, Jánošík prend le commandement de la troupe de brigands à l’automne 1711 jusqu’au printemps 1713, en développant son activité surtout dans les régions du Nord-ouest de la Slovaquie actuelle.

Pendant cette période, les braquages sur les routes des nobles, des bourgeois et des marchands par le groupe de bandits de Jánošík se multiplient, jusqu’au jour où le capitaine des brigands, Juraj Jánošík, est capturé. Emprisonné et torturé, au début de mars 1713, Jánošík est condamné à mort par pendaison sur un croc de boucher par le tribunal du district de la ville de Liptovský Mikuláš (alors en hongrois Liptó-Szent-Miklós). La sentence sera exécutée le 17 mars 1713 à Liptovský Mikuláš. Juraj Jánošík devait avoir 25 – 26 ans.

Après sa mort, ses actes sont entrés dans la légende du peuple slovaque et son personnage est devenu un symbole de l’équité et de la combativité pour les droits des pauvres. Il était considéré comme un bon chef de bande.

Son personnage appartient aux figures les plus populaires dans la production artistique au cours des siècles jusqu’à présent. On peut mentionner le retentissement du personnage de Jánošík dans la culture orale populaire slovaque comme dans les chants, légendes et contes ou dans l’art populaire traditionnel comme dans les peintures sur verre ou dans la sculpture en bois, etc., et même Juraj Jánošík fait partie de l’art cinématographique contemporain slovaque. Un ancien film muet de 1921, de la coproduction slovaque-américaine est titré Jánošík (réalisé par les frères Daniel et Jaroslav Siakeľ, émigrés aux États- Unis. En 1995, ce film est repris dans la liste de l’UNESCO comme un héritage culturel mondial. Mais le meilleur film slovaque consacré à Janošik, fut réalisé en 1935 par le metteur en scène Martin Frič (1902 – 1968) avec dans le rôle principal Paľo Bielik, le plus célèbre interprète de Janošik. Ce film a été présenté au IVème Festival international du film de Venise en 1937, et a été projeté dans 32 pays du monde.

Ou encore un autre film dramatique sur Jánošík réalisé de 1962-63 par Paľo Bielik (1920-1983), ou le film d’animation crée par Viktor Kubal (1923-1997) qui porte le titre « Zbojník Jurko – le brigand Jurko » (1976). Toujours populaire aujourd’hui est la pièce « Jááánošííík » (1970) du théâtre d’amateur de Radošiná réalisé par le dramaturge Stanislav Štepka (1944), fondateur du théâtre naïf de Radošiná (Radošínske Naivné Divadlo) en 1963.

Le thème de Jánošík et des brigands résonne aussi dans les Beaux Arts slovaques. On peut ainsi admirer les peintures de ce thème réalisées par le peintre slovaque Ľudovít Fulla (1902 – 1980) dans sa Galerie à Ružomberok.

Sitologie

http://www.terchova.sk/navstevnik/muzeum-juraja-janosika

http://www.muzeum.sk/?obj=muzeum&ix=jt_pvm

PS : La ville de Terchova célèbre Juraj Jánošík lors d’un festival les « Jánošíkove dni v Terchovej » qui se déroule au début du mois d’août.

La Slovaquie a 25 ans

Alice Hura – Charles Bugan

C’est en effet le 1er janvier 1993 que l’état de la République slovaque est né. Voici, très brièvement, quelques dates d’évènements qui ont marqué l’histoire de cette « jeune république ».

200.000 av. J-C : Le plus ancien foyer humain connu sur le territoire de la Slovaquie.

100.000 av. J-C : Plus ancien squelette d’homme découvert sur le territoire de la Slovaquie actuelle.

80.000 Un moulage dans du travertin de la cavité du cerveau d’un homme de Neandertal est découvert à Gánovce (près de Poprad).

Vers 21.000 Découverte de la Vénus de Moravany, une figure féminine, taillée dans une défense de mammouth, à Moravany nad Váhom, petite commune au nord de Bratislava, dans le district de Piešťany.

Du XIXe siècle av. J-C au XVe siècle av. J-C : Du cuivre était extrait dans les montagnes slovaques de Rudohorie.

Ve siècle av. J.-C. : Les Celtes dominent la plupart du territoire.

IIe siècle av. J.-C. : Des pièces celtes étaient frappées en Slovaquie.

6 : Les Romains traversent le Danube et prennent le contrôle de ses rives pendant 400 ans.

300-500 : Les premiers Slaves occupent le territoire.

623-658 : Période de l’empire de Samo (un marchand Franc), union défensive des tribus Slaves.

824 : Mojimir Ier fonde le premier grand Empire de la Grande-Moravie.

828 : Première église chrétienne établie à la cours de Pribina dans la ville de Nitra. Adalram, évêque de Salzbourg, donne sa bénédiction à cette première église.

863 : Arrivée de Cyrille et Méthode, en provenance de l’empire byzantin, fondateurs du vieux slave écrit en Grande Moravie.

894 : Mort de Svatopluk Ier, le plus illustre seigneur de la Grande Moravie.

895 – 896 : Sous la direction probable d’Árpád, une partie des tribus protomagyares traverse la chaîne des Carpates pour entrer dans le bassin du même nom. La tribu Megyer (Magyar) était aux avant-postes de cette conquête. Ils vont s’installer en Pannonie.

1000 : Création du royaume de Hongrie. La Slovaquie actuelle y est intégrée.

Xe siècle : Le premier roi hongrois Étienne Ier de Hongrie. A cette époque l’empire hongrois s’étendait sur les territoires de la Hongrie, de la Slovaquie, de la Croatie, de la Slovénie une partie de la Roumanie et de l’Ukraine.

1241 : Les Tatars envahissent le pays et le ravagent.

1381 : La représentation proportionnel des Slovaques et des Allemands au conseil de la ville de Žilina est garantie à ses membres par Louis Ier de Hongrie.

1467 : Fondation de la première université sur le territoire slovaque, à Bratislava, « l’Academia Istropolitana ».

1508 – 1517 : création du maître-autel de l’église Saint-Jacques-le-Majeur à Levoča, œuvre de Majster Pavol. Le plus grand autel gothique en bois.

1526 : Le roi Louis Jagellon meurt lors de la bataille de Moháč contre les Turcs (victoire de Soliman le Magnifique). Son trône revient aux Habsbourg d’Autriche. Cette date représente la fin du Moyen Age dans l’histoire slovaque.

1530 : Premières incursions turques.

1531 : Presburg (Bratislava aujourd’hui) devient le siège de la couronne de Hongrie.

1536 : Presburg (Bratislava) devient la capitale de la Hongrie. De 1536 à 1830, dix-neuf rois et reines seront couronnés à Bratislava.

1541 : Prise et occupation de Buda et de Pest par les Turcs.

1635 : Fondation de l’université de Trnava.

1683 : Les turcs sont battus lors de la grande bataille de Vienne. Celle-ci met fin à 150 ans d’occupation turque du territoire hongrois.

1713, 17 mars : Juraj Janošik est exécuté à Liptovský Mikuláš.

1740-1780 : Règne de la reine Marie-Thérèse, couronnée à Presburg – Bratislava.

1762 : Fondation de la première université minière à Banská Štiavnica.

1773 : L’impératrice Marie-Thérèse édite un règlement sur l’établissement et l’emploi des Roms, qui interdit le nomadisme, l´usage de leur langue et les mariages entre eux. L´éducation des enfants est confiée aux familles paysannes, tous les Roms doivent s’installer, et gagner honnêtement leur vie. L´impératrice souhaitait ainsi intégrer cette communauté dans la société.

1780 : Débuts du mouvement national slovaque.

1785 : Abolition du servage.

1843 : Ľudovit Štúr codifie la langue slovaque.

1848 : La convention de Bratislava abolit le servage. La révolution qui l’instaura fut défaite par l’empereur d’Autriche avec l’intervention de l’empereur de Russie en 1849.

1848 : dans un presbytère protestant de Liptovský Mikulaš, un groupe se réunit autour de Ludovit Štur et rédige le « Mémorandum de la nation slovaque », le premier programme politique et culturel des slovaques. Il sera accepté par le gouvernement autrichien.
La révolution de 1848 contre les autorités entraînera son abandon, momentané, car jugé par les autorités comme « déstabilisateur » ! Il sera proposé en 1861 dans la ville de Martin.

1861 : Proclamation du Mémorandum de la nation slovaque réclamant une plus grande liberté au pouvoir central hongrois.

1863 : Fondation de la Matica Slovenská, institution ayant pour but le développement de l’instruction populaire.

1884 : La première banque slovaque « Tatrabanka » est instaurée en Slovaquie à Bratislava.

1907 : Fondation de la Ligue slovaque à Cleveland, Ohio, USA.

1918, Octobre : la Première République tchécoslovaque est créée.

1919 : L’université Komensky – Coménius est crée à Bratislava.

1920 : Le Théâtre national slovaque est créé à Bratislava.

1939, Mars : L’armée allemande occupe les Sudètes (territoire tchèque). En Slovaquie un état indépendant satellite de l’Allemagne nazie est créé sous la présidence de Jozef Tiso.

1944, Août : La résistance antinazie apparaît. Le soulèvement national SNP s’organise à Banska Bystrica. Après la défaite de l’armée slovaque, la résistance continuera dans les montagnes jusqu’à la fin de la guerre.

1945, Mai : La deuxième République tchécoslovaque est restaurée.

1948, Février : Les communistes gagnent les élections et prennent le pouvoir.

1950 : La police occupe 56 monastères et arrête un millier de religieux.

1968, Janvier : L’ère d’Alexander Dubček commence. En août, les troupes russes accompagnées de quatre autres armées du Pacte de Varsovie occupent la Tchécoslovaquie. En octobre le pays devient une République fédérale tchéco-slovaque.

1977 : Charte 77, manifeste écrit d’un groupe d’opposants au régime communiste.

1988 : Manifestation pacifique « des bougies » pour la liberté religieuse et les droits civiques. Elle est violemment réprimée par les forces de l’ordre.

1989, Novembre : La Révolution de Velours met fin au pouvoir des communistes.

1990, Juin : Premières élections libres depuis 1946.

1992 : Proclamation de la souveraineté de la Slovaquie et Constitution de la République slovaque.

1993, le 1er janvier : La République slovaque indépendante est créée.

1993, 8 février : entrée en vigueur d’une nouvelle monnaie, la couronne slovaque (Sk).

1993, 3 février : la Slovaquie rejoint l’UNESCO.

1996, 17 mai, mise en œuvre de l’eau du Danube, centrale électrique hydraulique du barrage à Gabčíkovo

2000, 14 décembre, la Slovaquie devient membre de l’OCDE.

2003, la Slovaquie signe l’accord d’adhésion à l’Union européenne. Un référendum sur l’intégration de la Slovaquie à l’UE donne 92,46 % des suffrages exprimés pour le « oui ».

2004, 29 mars, la Slovaquie devient membre de l’OTAN

2004,1er mai, entrée dans l’Union européenne.

2009, 1er janvier : A l’initiative du Premier ministre Robert Fico (SMER), la Slovaquie adopte l’Euro comme monnaie officielle

NB : Nous ne manquerons pas de reprendre quelques points par des articles plus complet.